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DUMONT D’URVILLE, Jules Sébastien César, comte

Voyage de la Corvette L’Astrolabe exécuté par ordre du Roi, pendant les années 1826-1827-1828

Paris, Tastu, 1830-1833

“I HAVE READ THE VOYAGE IN WHICH HE VISITED VANIKORO AND FOUND PEYROUSE’S WRECK” (CHARLES DARWIN, MAI 1845).

BEL EXEMPLAIRE EN RELIURES DE L’ÉPOQUE D’UN DES PLUS CÉLÈBRES VOYAGES FRANÇAIS DANS LE PACIFIQUE.

EXEMPLAIRE DU COMTE DE M***, MINISTRE DE LOUIS-PHILIPPE

ÉDITION ORIGINALE. Exemplaire complet

18 volumes de formats in-8 (230 x 144mm), in-4 (304 x 240mm) et in-folio (530 x 345mm). Vignettes gravées

COLLATION ET ILLUSTRATION conformes aux tables du livre :

13 volumes de TEXTE : 12 au format in-8 et 1 au format in-4 :
DUMONT d'URVILLE, Histoire du voyage, 1830, 5 volumes in-8 : [4 pp.], [I]-CXVI, [1-530 blanc]. ILLUSTRATION : un portrait et 8 planches ; [4 pp.], [1]-632 ; [4 pp.], [1]-796 ; [4 pp.], [1]-760 ; [4 pp.], [1]-716
QUOY et GAIMARD, Zoologie, 1830-35, 4 volumes in-8 : [4 pp.], [I]-L, [3]-268 ; [4 pp.], [1]-686 ; [4 pp.], [1]- 366, 367-954. Sans les pages 367-368 du volume III qui n’ont sans doute jamais été imprimées. ILLUSTRATION : 8 planches ; [4 pp.], [1]-390
LESSON et RICHARD, Botanique, 1 volume in-8 : [4 pp.], [I]-XVI, [1 p.] [1]-376, [6 pp.] [I]-LVI [1]-167
BOISDUVAL, Faune entomologique, 1832, 1 volume in-8 : [6 pp.], [I]-IV, [5-268], [I]-[VIII], [1]-716
DUMONT d'URVILLE, Philologie, 1833-34, 1 volume in-8 : [I]-VIII, [1-364], [4 pp.], [1-308]
DUMONT d'URVILLE, Observations nautiques, météorologiques, hydrographiques, et de physique, 1833, 1 volume in-4 (rare) : [4 pp.], [1-488], [4 pp.], [1-86], 2 tableaux

5 volumes de PLANCHES in-folio :
Histoire du voyage : 2 volumes in-folio. Volume 1 : portrait, 8 cartes (une en couleurs), 120 planches (27 en couleurs). Volume 2 : 119 planches (34 en couleurs). Soit 239 planches d’Histoire du voyage. On compte quatre numéros bis et huit sauts dans la numérotation, conformément à la table des planches
Zoologie : 2 volumes in-folio. Volume 1 : 100 planches (94 en couleurs). Volume 2 : 92 planches en couleurs. Soit 192 planches de Zoologie. [Relié à la suite :] Entomologie : 12 planches en couleurs
Botanique : 1 volume in-folio. 80 planches (9 en couleurs)

1 volume Atlas hydrographique au format éléphant (645 x 483mm) : 46 planches de cartes et coupes (3 en couleurs)

Soit en tout : un portrait, 523 planches dont 256 en couleurs, et 54 cartes et coupes

RELIURES STRICTEMENT CONTEMPORAINES. Dos de veau blond glacé, dos longs ornés, plats de papier marbré. Petite différence de teinte entre les pièces de titre au dos des volumes de texte et celles des volumes de planches
PROVENANCE : comte de M***, ministre de Louis-Philippe (ex-libris dans certains volumes, étiquettes au dos)

LISTE DES SAVANTS : Louis Cordier (1777–1861), géologue et minéralogiste -- Jean René Constant Quoy (1790-1869), chirurgien, ornithologue et zoologiste ; Joseph Paul Gaimard (1793-1858), médecin et naturaliste ; René Primevère Lesson (1794-1849), chirurgien, naturaliste, zoologiste et ornithologue ; Achille Richard (1794-1852), médecin et botaniste ; Jean-Baptiste Alphonse Dechauffour de Boisduval (1799-1879), médecin, entomologiste et botaniste ; Pierre Marie Alexandre Dumoutier (1797-1871), préparateur d’anatomie, phrénologiste ; Jacques Bernard Hombron (1798-1852), naturaliste ; Pierre Adolphe Lesson (1805-188), chirurgien, botaniste ; Clément Adrien Vincendon-Dumoulin (1811-1858, polytechnicien, promotion 1831), ingénieur hydrographe ; Honoré Jacquinot (1815-1887), zoologiste, botaniste

Petit manque à la charnière du troisième volume, dos des reliures légèrement frottés. Rousseurs aux volumes de planches

Jules Dumont d'Urville (1790-1842), né dans une famille normande, s’engage à dix-sept ans dans la marine. Au cours d’une expédition scientifique dans l'archipel grec est découverte la Vénus de Milo. Dumont d’Urville, chargé des observations d'histoire naturelle et de l'archéologie, est le premier à comprendre l’importance de cette statue. Il la signale par lettre à l’ambassadeur français à Constantinople (“La figure est très belle, et serait bien conservée si le bout du nez n’était pas entamé”), qui la fait acheter pour le Louvre.

Dumont d'Urville participe à plusieurs voyages d'exploration scientifique entre 1822 et 1840. Une circumnavigation à bord du navire La Coquille, entre 1822 et 1825, lui permet de rapporter au muséum d’Histoire Naturelle plusieurs centaines d’espèces de plantes et d’insectes. Il publie à son retour divers mémoires scientifiques et une Flore des Malouines.

Le premier grand voyage dirigé par Dumont d’Urville fut l’exploration des mers du Sud, de 1826 à 1829, à bord de L’Astrolabe (ex-Coquille) et de La Zélée. La double mission de l’expédition consistait à retrouver le lieu du naufrage de La Pérouse et reconnaître quatre mille lieues de côtes de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, de la Nouvelle-Zélande et des îles Tonga et Fidji. La position de près de deux-cent îles ou îlots, dont une soixantaine n’avaient encore figuré sur aucune carte, sera aussi reconnue au cours de cette expédition. Dumont d’Urville rédige le récit proprement dit du Voyage (cinq volumes) et dresse les cartes. Le botaniste Pierre Adolphe Lesson, et les deux chirurgiens Jean René Quoy et Joseph Paul Gaimard se partagent l’histoire naturelle. Les Maoris et leurs embarcations sont étudiés et dessinés, le kiwi est aperçu pour la première fois par des Européens, le séjour de trois mois en Nouvelle-Guinée révèle des merveilles, comme un énorme papillon bleu-vert baptisé Ornithoptera Urvilla. Revenant en Nouvelle-Zélande en 1828, Dumont d’Urville retrouve les épaves de l’expédition de La Pérouse au large de Vanikoro, une île voisine des Salomon : “Nous voyons à douze ou quinze pieds de profondeur des ancres, des canons, des boulets, des plaques de plomb empâtés dans le corail”.

Dumont d’Urville rapporte des milliers de plantes et de spécimens de zoologie et d’entomologie. Les résultats de l’expédition dépassent cependant de loin l’histoire naturelle. Dumont d’Urville s’est intéressé à l’ethnographie. Sur la base d’une combinaison de critères géographiques, ethniques et linguistiques, il propose à la Société de géographie une classification des Maoris en Océaniens, Polynésiens, Micronésiens et Mélanésiens.

Entre 1837 et 1840, Dumont d’Urville effectuera un troisième et ultime voyage au cours duquel il atteindra l’Antarctique.

DARWIN : les voyages de Dumont d’Urville constituent une source maîtrisée par Charles Darwin. Ils sont cités de multiples fois dans sa correspondance. Ainsi, dans une lettre adressée à l’explorateur et botaniste Joseph Dalton Hooker (1817-1911), en mai 1845, Charles Darwin écrit : “I should not be surprised, that I have misunderstood you about D’Urville : I have seen the Voyage before the very last and I suspect the last one has never been published : I have read the Voyage in which he visited Vanikoro and found Peyrouse’s wreck”1. L’exemplaire personnel de Charles Darwin est conservé à l’Université de Cambridge.2

BIBLIOGRAPHIE : 

J.-C. Brunet, Manuel du libraire, II, 881 -- John Alexander Ferguson, Bibliography of Australia, 1341 (qui fait des erreurs dans le décompte des planches) -- The Hill Collection of Pacific Voyages, I, p. 88

WEBOGRAPHIE : Ferguson : https://nla.gov.au/nla.obj-504471416/view ?partId=nla.obj-504583433#page/n551/mode/1up -- Darwin Correspondence Project, “Letter no. 863”3