3 500 €
Acheter
Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
FAUJAS DE SAINT-FOND

Description des expériences de la machine aérostatique de MM. de Montgolfier. - Première suite de la description des expériences aérostatiques de MM. de Montgolfier

Paris, Cuchet, 1783

LE PREMIER VOL HUMAIN.

BEL EXEMPLAIRE D’UN LIVRE QUE L’ON RENCONTRE SOUVENT INCOMPLET DE SON SECOND VOLUME ET LA PLUPART DU TEMPS MAL RELIÉ

PRINTING AND THE MIND OF MAN 229

ÉDITION ORIGINALE, complète, du premier ouvrage publié sur l'aérostation en ballon.

2 volumes in-8 (195 x 120mm). Bandeaux, culs-de-lampe gravés sur bois
COLLATION : (vol. 1) : frontispice, xl, 299 p., (3 ff.) dont l’important Supplément, tableau repliant “des résultats de l’Observation & de ceux de la Théorie sur le mouvement du globe aérostatique” à la p. 156 ; (vol. 2) : (1 f.), 368 p. (mal ch. 366) p., (1 f.)
ILLUSTRATION : 14 PLANCHES EN TOUT : dans le premier volume : 9 planches à l'eau-forte, dont 4 dues au graveur Sellier, la troisième à Bertault et la cinquième, placée en frontispice, gravée par Nicolas de Launay d'après le dessin du chevalier Étienne de Lorimier. Le second volume : 5 planches gravées par Delaunay ou Stellier sur des dessins exécutés d'après nature par le chevalier de Lorimier ; la première d'entre elles offre une sensationnelle représentation de Paris Vue de la terrasse de Mr Franklin, à Passi (I.F.F. XVIIIe, t. XII p. 534, n° 237)
RELIURES UNIFORMES STRICTEMENT DE L’ÉPOQUE. Veau marbré, dos à nerfs ornés, tranches mouchetées de rouge

Quelques manques de papier d’origine anciennement restaurés entraînant une légère atteinte latérale à la page de titre et au frontispice du premier volume, petit manque de papier marginal à la page 18 (vol. 1), quelques planches du vol. 2 uniformément brunies

L'auteur de cette relation est le naturaliste géologue dauphinois Faujas de Saint-Fond. Il soutenait financièrement les recherches de ses compatriotes, les papetiers d'Annonay Joseph-Michel Montgolfier (1740-1810) et son frère Étienne-Jacques (1745-1799). Ceux-ci, se basant sur les expériences de Cavendish et après lecture de l'ouvrage de Priestley sur l'air chaud, remplissaient des sacs de papier d'air chauffé par feu de paille. Faujas de Saint-Fond décrit avec précision les machines fabriquées en toile ou en papier et les expériences menées en 1783 tant par les frères Montgolfier. Leur premier ballon s'était élevé d'Annonay en juin, suivi d'un ballon portant des animaux de ferme, en septembre, et finalement du ballon sur lequel avaient pris place, en novembre, Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlande. Leur concurrent, J.A.C. Charles, avait, de son côté, mis au point un ballon à hydrogène.

“Pour répondre aux pressantes sollicitations du public”, écrit Faujas, l'ouvrage fut mis sous presse, précipitamment, juste après l'expérience du 19 octobre 1783 où Pilâtre de Rozier et son compagnon réussirent à s'élever à près de cent mètres de hauteur dans un ballon captif.

Le premier volume contient le Supplément donnant le procès-verbal du premier vol humain, réussi par le marquis d'Arlandes et Pilâtre de Rozier, un mois après leur expérience. Leur ballon aérostatique avait quitté la pelouse du château de La Muette, à l'ouest de Paris, pour atterrir vingt-cinq minutes plus tard à la Butte-aux-Cailles, alors en pleine campagne au sud-est de la capitale, parcourant ainsi près de huit kilomètres à trois mille pieds, soit environ mille mètres de hauteur. L'expérience fut attestée notamment par le duc de Polignac, Faujas de Saint-Fond et Benjamin Franklin ; celui-ci demeurait alors à Passy, tout près de La Muette.

Le second volume décrit les voyages aérostatiques de la Muette, des Tuileries, du Champs de Mars, de Lyon, de Milan, etc., et contient différents mémoires des aéronautes sur la façon de diriger les aérostats, sur la dilatation de l'air et la façon d'augmenter ou de diminuer la chaleur, sur la manière d'obtenir de l'air inflammable et les moyens de remplir un globe ainsi qu'un mémoire sur la gomme élastique ou caoutchouc. On trouve, à la fin, le jugement de l'Académie royale des sciences, signé par Condorcet, donnant à l'ouvrage le privilège de l'Académie, indiquant que ce livre est d'autant plus curieux, qu'il rend compte des premiers essais, où l'on a vu des hommes transportés dans l'atmosphère, avec le succès le plus heureux… on y trouve beaucoup deLettres & de Mémoires particuliers sur la théorie des Machines aérostatiques & sur les moyens de les perfectionner.

BIBLIOGRAPHIE : 

Printing and the Mind of Man 229 -- Cohen-de Ricci col. 372 : “on rencontre assez rarement la seconde partie mais la première est fort commune” -- Tissandier p. 21 -- Brokett 4376