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Traité des Horloges marines, contenant la théorie, la construction, la main-d'œuvre de ces machines, et la manière de les éprouver, pour parvenir, par leur moyen, à la rectification de Cartes Marines, et à la détermination des longitudes en Mer
MESURER ET CALCULER LA LONGITUDE EN MER.
BEL EXEMPLAIRE SUR GRAND PAPIER, EN RELIURE DE MAROQUIN DE L’ÉPOQUE, AUX ARMES DU DUC D’ORLÉANS.
ONE OF THE LANDMARKS OF PURE AND APPLIED SCIENCE INVENTIONS
ÉDITION ORIGINALE
In-4 (252 x 195mm). Vignette aux armes royales par Choffard sur la page de titre, 1 vignette gravée par Choffard d’après Cochin sur la page de dédicace à Louis XV
COLLATION : a-e4, A-Z4, 2A-Z4, 3A-Z4, 4A-D4, 4E2, 1 f. d’approbation et privilège du roi, 1 f. bl.
ILLUSTRATION : 27 planches dépliantes gravées par Choffard d’après Goussier
RELIURE DE L’ÉPOQUE. Maroquin rouge, décor doré, armes au centre des plats, triple encadrement avec fleurette aux angles, dos à nerfs orné, tranches dorées, dentelles dorées intérieures
PROVENANCE : Louis-Philippe, duc d’Orléans (1725-1785), dit “le Gros”, chevalier des ordres du Roi en 1740, époux de la débauchée Louise-Henriette de Bourbon-Conti (1726-1759) et père de Philippe-Égalité -- Louis-Philippe d’Orléans (1773-1850), roi des Français avec les cachets des bibliothèques du Palais Royal et de Neuilly -- Marcel Lecomte (Paris, 24 novembre 2023, n° 8)
Ferdinand Berthoud (1727-1807) a été le seul horloger de son époque à publier intégralement les fruits de ses recherches. Il écrivit même l’article Horlogerie en 1759 pour L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Quatre ans plus tard, en 1763, il fut désigné par Louis XV pour aller à Londres observer le chronomètre de marine H4 inventé par John Harrison (1693-1776). Le mécanicien anglais refusa de lui montrer son invention, mais Berthoud put s’immiscer dans le cénacle des scientifiques britanniques et fut élu “membre associé étranger” de la Royal Society.
Ferdinand Berthoud parvint à concevoir des horloges marines aussi précises que celles de Harrison et fut nommé Horloger Mécanicien du Roi et de la Marine en 1770. À cet effet, il reçut une commande royale de vingt horloges marines destinées à être embarquées dans les campagnes d’exploration et de cartographie, dont celle malheureuse de La Pérouse partie en 1785. Le chronomètre n° 6 est le premier a être logé dans une boîte de maroquin qui devint un modèle pour les tous autres chronomètres de marine. On attribue à Berthoud l'invention de la détente à ressort, dont il équipa son dernier chronomètre de marine. Le brevet d’Horloger Mécanicien du Roi et de la Marine était assorti d’une pension annuelle de trois mille livres. Ce montant fut épargné par la série d’arrêts du Conseil de 1770 sur la réduction de 15 à 30 % des pensions supérieures à 600 livres orchestrée par l’abbé Terray, nouveau Contrôleur général des finances, preuve que l’économiste Terray tenait en haute valeur le travail de Ferdinand Berthoud.
Ce duc d’Orléans fut dans sa jeunesse amoureux d’Henriette de France, fille de Louis XV. Pour des raisons à la fois diplomatiques et de jalousie pour le Roi, le mariage ne se fit pas. Le duc d’Orléans épousa Louise-Henriette de Bourbon-Conti. Elle sortait d’un couvent et respirait la vertu. Elle devint en réalité une immense débauchée. Le duc se consola dans les bras de Mademoiselle Le Marquis, dite Madame de Villemomble (1737-1806), puis dans ceux de Madame de Montesson (1738-1806). Comme son père, le duc d’Orléans possédait une large culture scientifique qui trouve ici son expression dans ce très bel exemplaire du Berthoud.
Poggendorff, I, 168 -- Robertson, Clockwork 29 -- Catherine Cardinal, “Ferdinand Berthoud and Pierre Le Roy : Judgment in the Twentieth Century of a Quarrel Dating from the Eighteenth Century" in : The Quest for Longitude, Cambridge, Mass., 1996, pp. 282-292