




Acheter
Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
L’Art populaire du Brésil
BENJAMIN PÉRET ET LE BRÉSIL : À LA RECHERCHE DE LA “POÉSIE PRIMITIVE ET SAUVAGE” (MICHEL RIAUDEL).
PAR L’UN DES PLUS GRANDS DÉCOUVREURS DU BRÉSIL AU XXE SIÈCLE.
RARE : AUCUN EXEMPLAIRE DANS LES VENTES AUX ENCHÈRES OU SUR INTERNET
Édition pré-originale
Petit in-4 (230 x 170mm)
COLLATION : 6 ff.
ILLUSTRATION : 12 photographies en noir et blanc
RELIURE SIGNÉE DE B. BICHON. Bradel de papier au motif de losange sur fond de couleur brique
Entre 1955 et 1956, le surréaliste Benjamin Péret arpente par trois fois le Brésil, à la recherche du merveilleux. Il photographie de nombreuses œuvres, souvent singulières et saisissantes, en vue d’un livre qui ne sera jamais publié.
“Le second séjour de Benjamin Péret au Brésil ne fut pas moins mouvementé : à cause des nombreux voyages qui menèrent le poète de Manaus à Salvador, en passant par São Luís, Fortaleza et le Ceará, Recife, puis sur la trace de groupes indiens du Mato Grosso début 1956 ; mais aussi d’une seconde arrestation rapidement dénouée par la protestation de près de quatre-vingts artistes et intellectuels brésiliens. Le versant amérindien le déçut. Sa conception idéaliste de l’histoire, invoquant des déplacements « à reculons dans le temps », entre pureté perdue des origines et promesse d’émancipation, le fait renouer quoiqu’il s’en défende avec l’infantilisation du sauvage : « Chez les Carajas, on retrouve [… ] ce passé lointain mais déjà profondément adultéré par un long contact avec la civilisation sous son aspect le plus rudimentaire. » Gaieté, « joie enfantine de vivre », liberté sexuelle « entachée d’une corruption dont les civilisés portent toute la responsabilité », égoïsme guidé par les intérêts immédiats… , la « civilisation à son niveau le plus bas » se voit heureusement assistée à ses yeux par le dévouement du Service de protection des Indiens. L’Afro-Brésil le captive à nouveau davantage. Son essai sur Palmares, reprenant largement les informations de l’ethnologue communiste Edison Carneiro, ont un double objectif : ajouter les hauts faits des esclaves marrons du Nordeste du XVIIe siècle à l’histoire mondiale des luttes de libération, en en mesurant au plus près la valeur émancipatrice (structure politique présoviétique ; contenu religieux non catholique ; embryon de communisme économique) ; et tirer la leçon des limites politiques et erreurs commises : étroitesse géographique et idéologique de la lutte qui aurait dû fédérer tous les exploités de la colonie brésilienne, et manque de radicalité d’un quilombo se contentant d’une liberté élémentaire et perpétuant finalement l’esclavage. Mais Péret n’est jamais plus innovant que lorsqu’il abandonne grilles d’interprétation prédéfinies et préoccupations axiologiques : quand il s’intéresse aux arts populaires ou à l’art des fous du Dr Osório César, quand il a le projet d’un film sur le clown Piolim, se fait passeur de jeunes poètes et artistes (Ferreira Gullar, Dacosta, Volpi) à la radio française (6 août 1956)… L’excursion américaine se sera finalement ouverte et refermée sur le Brésil, où l’écrivain conclut, en août 1955, à São Paulo, l’introduction à l’ouvrage d’une vie : son Anthologie des mythes, légendes et contes populaires d’Amérique, publiée après sa mort en 1960” (M. Riaudel, voir infra).”
à propos du Brésil de Benjamin Péret, cf. M. Riaudel, “Benjamin Péret, liens de famille”, https://heritage.bnf.fr/france-bresil/fr/benjamin-peret-bresil-article