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[BOLIVIE]. Manuscrit.

Traversée de Bordeaux à Valparaiso. Notes historiques, géographiques, etc. sur le Pérou

S.l, vers 1830

TRÈS INTÉRESSANTE RELATION D’UN VOYAGE DE BORDEAUX À VALPARAISO (QUATRE MOIS) ACCOMPAGNÉE DE DEUX MÉMOIRES SUR LA RÉPUBLIQUE DE BOLIVIE.

LES ANNÉES 1828-1830 MARQUENT LA GRANDE CRISE POLITIQUE D’UNE AMÉRIQUE DU SUD À PEINE LIBÉRÉE PAR SIMÓN BOLÍVAR.

L’AUTEUR EST D’UNE GRANDE LUCIDITÉ POLITIQUE

Manuscrit de 11 pages in-folio avec le feuillet de titre, encre brune (320 x 225mm), relié par un simple fil

“Le navire L’Ange Gardien, à bord duquel je me suis embarqué pour le Chili et le Pérou, a mis à la mer le 30 décembre 1828” (p. 2)… Le 12 avril 1829, le bateau double le “phare du bout du monde”, situé sur le cap San Juan de Salvamento, extrémité orientale de l’île des États par “une mer affreuse” et arrive à Valparaiso le 26 avril. L’auteur parle ensuite de la Bolivie qui tente de draîner tout le commerce du Pacifique par le port de Cobija (actuellement au Chili depuis la guerre de 1884). Il décrit longuement ce port : “tout est calme, jamais de vent, jamais de pluie” (p. 4). L’auteur ajoute avec une grande lucidité : “La politique de Bolivar qui devait avoir pour but de diviser pour les affaiblir les forces des nations voisines, avait pu seule lui suggérer la pensée d’adjoindre au Pérou, au détriment de la Bolivie, la province de Tacna dont Arica fait partie. En confinant pour ainsi dire cette dernière République au centre de l’Amérique, en la privant de toute relation directe avec les Européens, il les tenait en tutelle indéfiniment et pouvait à son gré l’opprimer ou se servir de son alliance pour subjuguer le Pérou, si cela eût convenu à ses intérêts. C’était un esclave qu’il tenait dans l’asservissement, malheureusement pour la Colombie nous sommes dans le siècle des lumières et Bolivia reconquit sa liberté” (p. 5). L’auteur décrit ensuite le mode de vie des habitants de la côte. Dans un second mémoire (pp. 8-11), il fait une description géographique détaillée de la Bolivie encore si mal connue au début du XIXe siècle

La République de Bolivie avait été proclamée le 11 août 1825 par Antonio José de Sucre (1795-1830) et Símon Bolívar en avait été nommé président. En réalité, Sucre gouverna jusqu’en 1828, époque où il fut remplacé par Santa-Cruz. Ce dernier, ayant voulu réunir le Pérou à la Bolivie, s’attira une guerre avec le Chili. On retrouve dans ce manuscrit l’écho de ces événements. L’auteur est d’une grande lucidité sur l’isolement de la Bolivie au centre de l’Amérique du Sud et son modeste accès à la mer, créé par Bolivar, et qui fut la source de la fameuse Guerre du Pacifique (1879-1883).