Vendu
Rechercher / Vendre ce livre
Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
SONNERAT, Pierre

Voyage aux Indes orientales et à la Chine, fait par ordre du Roi, depuis 1774 jusqu'en 1781 : Dans lequel on traite des Mœurs, de la Religion, des Sciences & des Arts des Indiens, des Chinois, des Pégouins & de Madégasses ; suivi d’Observations sur le Cap de Bonne-Espérance, les Isles de France & de Bourbon, les Maldives, Ceylan, Malacca, les Philippines, & les Moluques & de Recherches sur l’Histoire Naturelle de ces Pays

Paris, Chez l’auteur, rue Saint André-des-Arts, 1782

L’UNE DES PLUS BELLES DESCRIPTIONS ENCYCLOPÉDIQUES DE L’INDE PAR L’UN DES GRANDS OPPOSANTS À L’ESCLAVAGE.

140 GRAVURES D’APRÈS L’AUTEUR LUI-MÊME, TOUTES COLORIÉES À L’ÉPOQUE ET 2 CARTES DOUBLES DÉPLIANTES

EXEMPLAIRE GRAND DE MARGES EN MAROQUIN ROUGE DE L’ÉPOQUE

ÉDITION ORIGINALE

2 volumes in-4 (290 x 214 mm.)
COLLATION : (t.1) 1 f. bl., XV, 4 ff., A-Z4, 2A-R4 soit 344 pages ; (t.2) 1 f. bl., VIII, A-Z4, 2A-Q4, 2P2, sans le feuillet blanc soit 308 pages
ILLUSTRATION : (t.1) : 1 carte dépliante de la côte orientale de l’Inde, 80 planches dont certaines dépliantes (t.2) : 1 carte dépliante de l’Asie, 60 planches dont certaines dépliantes, soit 2 cartes dépliantes, 140 planches dont 20 dépliantes d’après Sonnerat, toutes en coloris d’époque gravées par Poisson, Avril et d’autres
RELIURES DE L’ÉPOQUE. Maroquin rouge, décor doré encadrementà filet, dos à nerfs ornés et dorés, titre et tomaison apparentes, tranches dorées
PROVENANCE : viscount Harberton (ex-libris) ; Henry Rogers Broughton (ex-libris 1900-1973)

Coins légèrement courbes

Pierre Sonnerat (1748-1814) apprend à dessiner dès son plus jeune âge dans les métiers à tisser la soie de Lyon. Peu de choses sont connues de sa jeunesse, hormis qu’il reçut pour parrain Pierre Poivre (1719-1786), Intendant des îles Mascareignes, connu pour avoir volé des plants de poivre et de muscade aux Indes néerlandaises et les avoir acclimatés à l’île Maurice. Sonnerat introduisit plus tard le cacao. À partir de 1770, Sonnerat loge dans les bâtiments de l’Intendance de Port-Louis à Maurice. Il vit avec son parrain et Philibert Commerson (1727-1773), le naturaliste de l’expédition d’Antoine de Bougainville (1729-1811).

En mars 1771, Sonnerat part en mission au Cap de Bonne-Espérance et rencontre Joseph Banks (1743-1820) qui accompagnait le capitaine Cook dans son premier voyage autour du monde. En juin de la même année, l’auteur du Voyage aux Indes orientales et à la Chine découvre la mer de Chine avec la Malaisie, les Philippines et Moluques. Il en retourne avec une large collection de botanique et de zoologie ainsi qu’un livre Voyage à la Nouvelle Guinée (1776). Son supérieur et parrain Pierre Poivre l’invite à rentrer en France pour promouvoir son œuvre et se faire admettre à l’Académie des Sciences. L’Île de France, aujourd’hui Maurice, servait alors d’épicentre à toutes les expéditions françaises et Sonnerat ne manque pas de toiser le comportement de ses compatriotes. Il expose dans son Voyage aux Indes orientales une critique acerbe de l’esclavage, tant sur un point de vue moral qu’économique. Son avis n’était pas des moindres puisqu’il fut nommé sous-commissaire de la Marine par Turgot en 1774.

Les rencontres avec d’éminents naturalistes consolident sa vocation académique. Et ses voyages servent à mettre en pratique les théories scientifiques. Fort de son succès en France, avec entre autres sa nomination au Cabinet du Roi, Pierre Sonnerat entreprend un second voyage en Asie de sept ans. S’il est assez déçu de la Chine, Sonnerat est subjugué par l’Inde. Le sous-continent était alors en pleine renaissance depuis que les Marathes avaient dépossédé l’empereur Moghol de son trône en 1754.

Le Voyage aux Indes orientales et à la Chine est une véritable description encyclopédique de la société indienne. L’auteur regarde en premier lieu les Hommes, les mœurs, les habits, les habitations, la cuisine, la division de la société en castes, les brahmanes, les rituels d'initiation, le mariage, les funérailles, les métiers, la médecine, la monnaie, les croyances, les fêtes. La partie de l’ouvrage liée aux descriptions historiques et géographiques résulte davantage de récits de savants et missionnaires européens. Le second tome est surtout consacré à l’histoire naturelle et aux découvertes botaniques et zoologiques de Sonnerat. L’immense succès que connut le livre tient à cette synthèse entre enquêtes anthropologiques sur le terrain et récits de voyageurs, le tout illustré de gravures d’après l’auteur lui-même.

La liste des souscripteurs indique l'estime que le livre avait inspirée aux acquéreurs : le Roi, avec dix exemplaires, la Bibliothèque de Sainte-Geneviève, Buffon, Daubenton, Lamarck, Malesherbes, les ducs de Montmorency et de Nivernois, l'archevêque de Paris, Turgot, figurant parmi ceux-ci, ainsi que de nombreux libraires souscrivant chacun de nombreux exemplaires.

DARWIN : comme l’ouvrage de Sonnerat constitue l’une des sources principales de la connaissance de l’Inde et de la Chine, surtout pour ce qui regarde la botanique et la zoologie, les références à Sonnerat fourmillent parmi les 204 titres qui constituaient la bibliothèque embarquée du Beagle (sur ces citations de Sonnerat 1). Le Français était accompagné de six Indiens et d’un interprète pendant son voyage, ce qui rendait son analyse plus proche de la réalité. Enfin le 2 février 1840, Darwin écrit que le Voyage aux indes orientales de Sonnerat fait partie des “books to be read”2.

BIBLIOGRAPHIE : 

Hill, p. 578 -- Nissen, IVB, 886 -- Ronsil 2802