2 500 €
Acheter
Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
STENDHAL [Henri Beyle, dit]

Promenades dans Rome

Paris, Delaunay, 1829

L’UN DES MEILLEURS TEXTES JAMAIS ÉCRITS SUR ROME ET LES ARTS : PEINTURE, MUSIQUE, ARCHITECTURE ET SCULPTURE.

VOIR ROME PENDANT VINGT MOIS, AVEC STENDHAL.

BEL EXEMPLAIRE DANS D’ÉLÉGANTES RELIURES DE HUSER QUE L’ON PEUT LIRE AVEC FACILITÉ SANS SE REPROCHER D’ABÎMER UNE RELIURE D’ÉPOQUE

ÉDITION ORIGINALE

2 volumes in-8 (204 x 123mm). Titres et couvertures portent tous deux, pour chaque volume, la merveilleuse épigraphe choisie par Stendhal : “ESCALUS. - Mon ami, vous m’avez l’air d’être un peu misanthrope et envieux ? - MERCUTIO. -J’ai vu de trop bonne heure la beauté parfaite. Shakespeare”. On sait que Stendhal invente là des vers que Shakespeare n’a jamais écrits pour Roméo et Juliette

TIRAGE : 500 exemplaires

ILLUSTRATION : vues de Saint-Pierre de Rome et de la Colonne Trajane placées en frontispice, dessinées par Civeton et gravées par Couchée, plan dépliant des vestiges de la Rome antique au tome 2 avec les hachures indiquant les collines (il existe des exemplaires avec le plan en deux états cf. Carteret)

RELIURES SIGNÉES PAR HUSER. Dos et coins de maroquin lie-de-vin, richement ornés et mosaïqués, têtes dorées, très nombreux témoins, couvertures conservées

Promenades dans Rome est mis en vente le 5 septembre 1829. Stendhal y travaille continûment depuis l’automne de 1828. Elles sont d’abord le prolongement de Rome, Naples et Florence (1826), puisque le narrateur avait abandonné le voyageur à Rome, sans frais. Elles se présentent sous la forme d’un journal fictif tenu par un narrateur qui accompagne un groupe d’aristocrates français, hommes et femmes, pour un séjour de vingt mois à Rome : moments uniques, aujourd’hui rêvés au temps de la Covid. Ce groupe va vivre une conversion à l’art, à l’émotion. Goût et émotion ne sont pas innés, ils s’apprennent. Telle est la leçon de Stendhal.

Cet apprentissage de l’émotion, placé sous le signe évident des Promenades du rêveur solitaire de Rousseau, consiste à travailler - et Stendhal a beaucoup travaillé sur Rome -, visiter, marcher, prendre des calèches, aller d’un bout de la ville à un autre, à ouvrir ses yeux et ses oreilles pour laisser parler son cœur. On devrait toujours garder sur soi, lorsqu’on est à Rome, la liste toute stendhalienne de quatre-vingt-six églises de Rome (t. I, pp. 256-277).

“Depuis deux mois, note le guide à la date du 30 juin 1828, il s’est fait comme une révolution intérieure dans notre petite société. L’une de nos trois compagnes de voyage ne laisse plus à dissimuler sa passion pour pour la villa Ludovisi et les tableaux du Guerchin. Une autre de nous va souvent revoir la galerie géographique du Père Danti au Vatican. Paul lui-même s’est pris d’un goût (…) pour Alexandre VI et son siècle (…) Philippe fait des recherches sur les statues antiques. Mme Lampugnani ne passe pas une journée sans revoir l’atelier de Canova (…) Cette passion que je prévoyais, et dont plus tard j’avais désespéré, est née enfin.”

Comme souvent dans l’histoire de la réception de Stendhal, son meilleur lecteur fut Astolphe de Custine. Lui-même, si familier de Rome qu’il vit Rome “plusieurs fois”, souhaitait prendre Henri Beyle pour guide : “Quoique j’eusse vu Rome plusieurs, je sentais que j’y retournerais avec un plaisir bien plus vif, en prenant pour guide un esprit dont l’originalité rare s’accorde par une singularité plus rare encore, avec un grand respect pour l’impartialité.”

On remarquera à la fin du tome II, le commentaire du narrateur Stendhal assistant au discours de Chateaubriand fait devant le Conclave (10 mars, p. 555) : “son discours est fort libéral, il y a un peu trop de je et de moi, à cela près il est charmant”.

BIBLIOGRAPHIE : Dictionnaire de Stendhal, Paris, 2003, pp. 563-566 -- L. Carteret, Le Trésor du Bibliophile romantique et moderne, II, p. 352 -- Clouzot, Guide du bibliophile, p. 257 (certains exemplaires ont le plan en double état) -- Cordier, Bibliographie stendhalienne, X, 75-1

Les volumes ont été soigneusement lavés et établis