Voyage dans le Levant

Paris, De l’Imprimerie royale, 1819

MONUMENTAL ET SUPERBE LIVRE DE VOYAGE SUR L’ORIENT À L’ÂGE DU ROMANTISME.

CÉLÈBRE INCUNABLE FRANCAIS DE LA LITHOGRAPHIE.

ÉDITION ORIGINALE

In-folio (712 x 535mm). Vignette aux armes royales imprimée sur la page de titre
TIRAGE unique à 325 exemplaires selon Brunet
COLLATION : [3] ff., 132 pp. au format in-folio
ILLUSTRATION : 78 planches dont : 8 aquatintes gravées en sépia par Philippe-Louis Debucourt d'après les dessins de Forbin lui-même, et 70 lithographies gravées par Engelmann d'après les dessins de Pierre Prévost, Carle et Horace Vernet, Alexandre-Évariste Fragonard, Eugène Isabey et Louis-Pierre Baltard. 2 plans gravés sur cuivre à la fin montrant les catacombes de Milos et le Saint-Sépulchre. Les planches à l’aquatinte en tirage sépia sont celles numérotées 17, 32, 49, 50, 51, 62, 63, 64
RELIURE STRICTEMENT DE L’ÉPOQUE. Dos de maroquin rouge à grain long, décor doré, plats de papier marbré vert
PROVENANCE : bibliothèque du comte de M***

Petite tache dans le ciel de la pl. 17, infimes piqûres dans les marges de quelques planches

“This impressive work is a very early example of the use of lithography in France for illustrated books." (Atabey).
"One of the first important French books to use lithography on a grand scale" (Catalogue Blackmer).

Louis-Nicolas-Philippe-Auguste comte de Forbin (1777-1841), peintre et archéologue français issu d’une grande famille de Provence, ami du peintre François-Marius Granet puis élève de Jean-Jacques de Boissieu puis de Louis David, fut Directeur des Musées Royaux sous la Restauration. Il participa à la réorganisation du Musée du Louvre et fonda le Musée du Luxembourg. Il fut chargé par l'État, en 1817-1818, de parcourir la Grèce, Constantinople, la Syrie, et l'Égypte afin d'y faire l'acquisition de pièces d'antiquités. Le récit de son voyage est ponctué d'anecdotes et de détails sur les lieux visités, la vie qu'il mène et les personnages qu'il rencontre. En témoigne ce passage sur le pacha Mohamed Aly qui, pour exterminer les mamlouks, les invita en grande pompe au départ de son fils pour le Saint Tombeau, les enferma dans son château et les fit massacrer et égorger sous ses yeux par ses guerriers cachés dans les remparts. Les principaux lieux visités sont dans l'ordre Milos, Athènes, Constantinople, Éphèse, Saint-Jean-d'Acre, Jérusalem, Gaza, Damiette, Le Caire, Louxor, Thèbes, Rosette et Alexandrie.

François-René de Chateaubriand, ami de Forbin, a probablement déterminé sa vocation à prendre la mer en 1817 pour l’Asie Mineure (Constantinople, Ephèse), puis pour la Palestine et l’Égypte où il remonte le Nil. Forbin avait remplacé, en 1816, Vivant Denon à la direction des Musées de France et c'est à titre semi officiel qu'il entreprit ce voyage, dans le but d'acquérir des antiquités pour le Louvre. Il se rendit aussi à Milos, où son gendre Marcellus avait négocié pour la France l'achat de la Vénus récemment découverte.

Les remarquables planches furent lithographiées par Engelmann, d'après les dessins de Prévost, Carle et Horace Vernet, Fragonard, Isabey, Baltard et Forbin lui-même. Elles représentent des personnages locaux (la plupart d'après Fragonard) et des vues des principaux monuments de Jérusalem, du Saint-Sépulcre, de Bethleem, de Gaza, Damiette, Le Caire, Karnak…

BIBLIOGRAPHIE :

J.-C. Brunet, Manuel du libraire, II, 1337 -- Blackmer 614 -- Atabey 447 -- Colas 1089