







Acheter
Estimation d'un livre ou d'un manuscrit
Voyage au Pôle Sud et dans l’Océanie sur les corvettes L’Astrolabe et La Zélée, exécuté par ordre du roi pendant les années 1837-1838-1839
LE GRAND VOYAGE FRANÇAIS DANS LES MERS AUSTRALES ET LA PREMIERE DÉMONSTRATION DE L'INCLINAISON MAGNÉTIQUE TERRESTRE PAR CLÉMENT VINCENDON-DUMOULIN : LA DÉCOUVERTE DU PÔLE SUD MAGNÉTIQUE.
EXEMPLAIRE DU COMTE DE M***, MINISTRE DE LOUIS-PHILIPPE
ÉDITION ORIGINALE. Exemplaire complet
TEXTE : 23 parties reliées en 21 volumes in-8 (231 x 145mm)
Jules DUMONT D’URVILLE, puis Clément Adrien Vincendon-Dumoulin, Histoire du voyage, 1842-1846. 10 volumes
J.B. HOMBRON, et H. Jacquinot, avec le Dr Pucheran, Émile Blanchard, et Louis Rousseau, Zoologie. 1842-1854. 5 parties en 4 volumes
J.B. HOMBRON, et H. Jacquinot, Botanique. 1845-1853. 2 volumes
P.-M. A. DUMOUTIER, avec Émile Blanchard, Anthropologie. 1854. 1 volume
M.J. GRANGE, Géologie, Minéralogie et Géographie physique du Voyage. 1848-1854. 2 parties en un volume
C.A. VINCENDON-DUMOULIN, et A. Coupvent-Desbois, Physique. 1842. 1 seul volume (en raison de la mort de Vincendon-Dumoulin) bien que d’autres annoncés
C.A. VINCENDON-DUMOULIN, Hydrographie. 1843-1851. 2 volumes
PLANCHES ET CARTES : 6 volumes in-folio (532 x 345mm et 679 x 528mm pour l’Atlas hydrographique)
Le nombre de planches et de cartes est conforme aux tables en tête de chacun des volumes : Atlas pittoresque (deux volumes) : 2 frontispices, 198 planches (dont 6 planches en bis) et 9 cartes ; Atlas zoologique (un volume) : 140 planches ; Atlas botanique (un volume) : 66 planches dont 20 en couleurs ; Atlas géologique et Atlas anthropologique (reliés ensemble en un volume) : 4 cartes, 9 planches et 50 planches ; Atlas hydrographique (un volume) : 57 cartes
Soit au total 463 planches, dont de nombreuses rehaussées d’un brillant coloris à l’époque, et 70 cartes
RELIURES UNIFORMES DE L’ÉPOQUE. Dos en cuir de Russie aubergine, plats de papier marbré
PROVENANCE : comte de M***, ministre de Louis-Philippe (ex-libris ; cote de bibliothèque en queue des dos)
LISTE DES SAVANTS : Jean Baptiste Baudry (1814-1850), Émile Blanchard (1819-1900), Philippe Burty (1830-1890), Aimé-Auguste Elie Coupvent-Desbois (1814-1892, polytechnicien promotion 1830), Mlle Coutelot, William Healey Dall (1845-1927), Joseph Decaisne (1807-1882), botaniste ; Pierre-Marie Alexandre Dumoutier (1797-1871), phrénologiste ; Casimir Gide (1804-1868), musicien et lithographe ; Jules Grange, Jacques-Bernard Hombron (1798-1851), chirurgien et naturaliste ; Honoré Jacquinot (1815-1887), chirurgien et naturaliste ; Jean François Camille Montagne (1784-1866), médecin, botaniste et mycologue ; Jacques Pucheran (1817-1895), zoologiste et ornithologue ; Louis François Emmanuel Rousseau (1788-1868), zoologiste ; Clément Adrien Vincendon-Dumoulin (1811-1858), ingénieur hydrographe, polytechnicien promotion 1831 ; J. P. Visto ; Jacques Christophe Werner (1798-1856), peintre ornithologiste
Dumont d’Urville réalisa trois tours du monde, chacun durant environ trois ans : en 1822, en tant que second, sur le navire La Coquille, en 1828 et en 1837. Il surpasse ses illustres prédécesseurs français, Bougainville, qui n’en a fait qu’un, et La Pérouse, qui n’a pas pu terminer le sien. C’est donc tout un symbole lorsqu’en 1828, lors de son deuxième tour du monde, Dumont d’Urville localise les vestiges de l’expédition de La Pérouse. L’expédition fut ordonnée par Louis-Philippe, avec mission d’atteindre “les parages voisins du pôle austral”. Les corvettes L'Astrolabe, commandée par Jules Dumont d'Urville, et La Zélée, commandée par son second, Charles Hector Jacquinot, quittèrent Toulon le 7 septembre 1837 en direction des côtes de l'Antarctique. L’état-major des deux corvettes est renforcé par Pierre Marie Dumoutier, embarqué comme préparateur d'anatomie et de phrénologie - il sera d’ailleurs promu chirurgien auxiliaire quand une dysenterie foudroyante décimera les équipages. Deux semaines sont consacrées à l’exploration de la Patagonie, puis les corvettes piquent vers la mer de Weddell, au sud de la Terre de Feu. Forçant son passage dans les glaces, l’équipage atteint la latitude de 65°, mais les symptômes du scorbut apparaissent. Les corvettes remontent vers le Chili pour reprendre des forces. Elles resteront un an et demi en Océanie et en Insulinde.
Les équipages sont ravagés par ce long séjour tropical, le scorbut et la dysenterie. Dans les archipels océaniens, Dumoutier cherche à collecter des crânes, mais devant certaines difficultés à se les procurer, il entreprend des moulages sur des populations vivantes. Ces travaux et observations seront consignés dans l’Atlas anthropologique du Voyage. De retour à Hobart, en Tasmanie, en décembre 1839, Dumont d’Urville complète sur place ses effectifs et met à la voile vers l’Antarctique. Par 65°20’ de latitude sud, les deux embarcations débarquent le 21 janvier 1840 sur un rocher une douzaine d’hommes des deux équipages. Ils déploient un drapeau tricolore. Une des planches les montre célébrant cet atterrissage, une bouteille à la main. Dumont d’Urville baptisa “Terre Adélie” la région qu'il venait de découvrir, en hommage à sa femme ; soit 350 kilomètres de côtes du cercle polaire antarctique.
À son retour en France, Dumont d’Urville est promu contre-amiral. La Société de géographie lui décerne la Grande médaille d’or, et l’élit président. Dumont d’Urville entreprend la publication de son Voyage au Pôle Sud et dans l’Océanie mais il meurt quatre mois plus tard dans un accident de train à Meudon. Dumont d’Urville ne put suivre que l’impression des premiers volumes de l’Histoire du voyage. L’ouvrage, poursuivi par Charles Hector Jacquinot et Clément-Adrien Vincendon-Dumoulin (à partir du tome IV), fut sans cesse augmenté durant les douze années suivant la mort de Dumont d’Urville. Ce recueil à visée encyclopédique traite de zoologie, de botanique, d'anthropologie et de physiologie humaine, de minéralogie et de géologie, de philologie, de physique et d'hydrographie, tant par le texte que par les planches et cartes. L’Atlas pittoresque représente notamment les scènes dramatiques de L’Astrobale naviguant dans un paysage de glace.
DARWIN : Charles Darwin fut en relation avec certains des savants embarqués dans l’expédition de Dumont d’Urville. Sa Correspondance évoque notamment l’entomologiste Émile Blanchard dans une lettre de juillet-août 1832, alors que lui-même, à bord du Beagle, accoste à Montevideo. On sait que les deux hommes auront plus tard des vues divergentes sur la théorie de l’évolution, Blanchard s’opposant même à ce que Darwin soit élu membre correspondant de l’Académie des sciences. On peut aussi signaler une lettre de Frédéric Baudry, du 4 septembre 1872, critiquant certaines interprétations comportementales émises par Darwin, mais vantant ses “livres qui sont toujours régis par la méthode expérimentale la plus rigoureuse”. De nombreuses lettres de Darwin, ou adressées à lui, mentionnent les travaux de Joseph Decaisne et d’autres savants ayant pris part aux expéditions de Dumont d’Urville.
Hill, I, 89 -- Fine Bird Books, 1990, pp. 92-3 -- Nissen BBI, 556 -- Nissen IVB, 449 -- Nissen ZBI, 1200 -- Sabin, 21216 -- Ferguson, 3184 -- Hubert Sagnières, Routes nouvelles, cotes inconnues, 2023, p. 345 et suivantes
WEBOGRAPHIE : Darwin Correspondence Project, “Letter no. 177” 1 -- Darwin Correspondence Project, “Letter no. 8543,” 2