Voyages à Madagascar, à Maroc [sic], et aux Indes orientales

Alexis Rochon (1741-1817) est né à Brest dans une riche famille d'armateurs, de négociants et de banquiers. En 1765, il obtient la place de garde des instruments et de la bibliothèque de l'Académie royale de Marine de sa ville natale et se fait connaître par trois mémoires relatifs à l'amélioration de la détermination des longitudes en mer. En 1767, il effectue son premier voyage au Maroc. Il y expérimente au long du périple tous les instruments qu'il a proposés dans ses mémoires. A son retour, il est nommé correspondant de Cassini à l'Académie des Sciences. En 1768, il fait paraître un premier ouvrage, Opuscules mathématiques. Il a 27 ans et semble promis aux plus grandes gloires. En 1768, Alexis Rochon repart pour une mission aux Indes orientales. Il visite Madagascar et en rapporte de grandes aiguilles de quartz prélevées au nord-est de l'île. Ce voyage a pour but de reconnaître les îles et écueils séparant les côtes de l'Inde des Îles de France et de Bourbon et de trouver une route plus courte et plus sûre. C'est au retour de ce voyage aux Indes qu'Alexis Rochon va provoquer sa première polémique avec un autre cartographe, le chevalier Grenier. C'est la première d'une longue série qu'il va entretenir tout au long de sa vie.

En 1771, il repart pour les terres australes à bord du Berryer, commandé par Kerguelen. En quelques semaines, les deux hommes sont brouillés. Rochon accapare les instruments qu'il a emportés et Kerguelen navigue à l'estime. En août, Kerguelen débarque le savant à Madagascar et conserve tous les instruments. Alexis Rochon profite de son séjour forcé de plus d'un an, pour effectuer de nouvelles visites de l'île et de ses environs. Il en publie le récit en 1791 sous le titre de Voyage à Madagascar et aux Indes orientales. C'est en 1773 qu'il reprend la route du retour. Au cours des quarante-quatre années suivantes, il exerce diverses charges et activités où il conserve son esprit polémiste. De 1775 à 1791, il assure la garde du cabinet d'optique du roi à la Muette, où est conservée une collection d'instruments. En 1795, Alexis Rochon est nommé directeur de l'Observatoire de Brest qu'il développe, tout en s'occupant de projets de canaux en Bretagne, d'exploitation minière et surtout d'optique. La même année, il devient membre de l'Institut.